2 - Tsingory, le danseur
Texte de Eric Ravalisoa, dessins de Max Hariman
(p. 4) Un jour, chers enfants, selon un conte recueilli en Imerina [région des Hauts Plateaux], Dieu distribua des talents. Tsingory en reçut un, celui de savoir danser. C'était un grand plaisir de le regarder danser. Tous ceux qui jouaient d’un instrument et savaient chanter prenaient part au plaisir de le faire danser.
(6) Tsingory dit un jour à sa mère : « J’ai besoin d’une voix parfaite, une voix exceptionnelle pour danser. » « Et où donc trouveras-tu cela ? » demanda sa mère. Tsingory réfléchit longtemps, puis eut une idée.
(8) L’oiseau du roi lui vint à l’esprit, un oiseau au chant mélodieux et enchanteur . Tous les sujets du roi, sans exception, rêvaient de l’avoir. Tsingory en faisait aussi partie.
(10) C'est ainsi que dans la nuit profonde il se dit : « Si j’attrape l’oiseau du roi, je le ferai chanter et je danserai. ». Son cœur débordant de désir l’empêcha de dormir.
(12) Notre jeune garçon partit à la recherche de l’oiseau et s’approcha du palais du roi. Il l’entendait qui chantait tout en voletant. Tsingory le vit et lui lança une pierre. L’oiseau tomba à terre évanoui. Effrayé, Tsingory prit la fuite.
(14) Le jet de pierre réveilla les gardes qui se lancèrent à la poursuite de Tsingory. Mais, celui-ci ne put être saisi. Sa mère l’avait caché dans la maison, dans une natte enroulée.
(16) Le lendemain, la grande nouvelle que Tsingory avait lancé une pierre sur l’oiseau du roi, se répandit. Le roi décida de le faire arrêter. Et la foule se rassemblait déjà devant la maison de Tsingory.
(18) Les musiciens jouaient de divers instruments : flûtes, marovany [sorte de valiha, instrument à cordes traditionel], tambours, etc…. Les gens chantaient aussi : « Tsingory est-il ici ? Tsingory qui a tué l’oiseau du roi ».
(20) Tsingory brûlait d’envie de danser, en entendant le chant de la foule qui se trouvait dans la cour. Mais sa mère lui défendit de faire le moindre mouvement. « Les gens te tueront, dès que tu sortiras », dit sa mère.
(22) Dehors, la foule n'arrêtait pas de chanter : « Tsingory est-il ici ? le roi veut le voir tout de suite ». Tsingory, ne pouvant plus résister, sortit et se mit à danser devant la foule.
(24) Lorsque le roi apprit que Tsingory dansait merveilleusement bien, il le fit appeler. Puis, il engagea le jeune homme au nombre des danseurs du palais.
(26) Quant à l’oiseau, il revint à la vie. Il chantait et gazouillait si bien qu’il développa encore davantage le talent de Tsingory. Et depuis, le roi passait ses moments de détente à le regarder danser au chant de l’oiseau.
Contes, contes, légendes, légendes !
Moi, je raconte et vous, vous écoutez !